La Langue des Signes est une langue visuelle.
C'est
le moyen de communication qu'utilisent les sourds pour dialoguer.
Elle est une langue à part entière au même titre que les
langues parlées telles que le Français ou l'Anglais.
Elle est actuellement pratiquée par plusieurs centaines de milliers
de personnes sourdes en France.
De plus, les professionnels en contact avec des déficients auditifs la pratiquent, comme les enseignants,
orthophonistes, travailleurs sociaux et bien sur les interprètes spécialisés.
Elle peut également être utile aux deux millions de devenus-sourds français, aux travailleurs dans l'industrie bruyante, aux plongeurs sous-marins et dans tout autre
contexte où la communication verbale n'est pas possible.
Elle est constituée de 5 paramètres : positions
des doigts et de la main, mouvements, emplacement et expressions du visage. Elle comporte également une syntaxe (le lieu, les personnages, l'action) et une grammaire.
Chaque pays a sa propre Langue des Signes que les sourds utilisent donc elle n'est pas universelle,
mais les sourds de pays différents communiquent facilement entre eux après un petit temps d'adaptation. Il y a donc la L.S.F pour Langue des Signes Française, la B.S.L pour British Sign Language , la A.S.L pour American Sign Language et
c'est ainsi pour tous les pays.
ABSENCE
DE COMMUNAUTÉ LINGUISTIQUE POUR LES SOURDS
Jusqu’au XVIIIe siècle, les sourds, par la communauté entendante, n’ont pas été estimés capables de communiquer par eux-même. Dans le cas le plus courant ils faisaient
partie de la vie communautaire, et étaient acceptés comme des paysans de plus ayant leur place dans la communauté ou tolérés au même titre que les ‘‘idiots du village’’, les débiles..
Dès la fin du IVe siècle, il existe des descriptions brèves des gestes des sourds.
St Jérôme constatait que
les sourds « pouvaient apprendre l’évangile par les signes et utilisaient dans la conversation journalière des mouvements expressifs de tout leur corps ».
Quelquefois des communauté religieuses médiévales ont recueilli de jeunes sourds.
Certaines
congrégation, pratiquant la règle du silence (bénédictins) ont pu bénéficier d’une amorce de communication gestuelle.?Au XVIe siècle, Montaigne écrit durant la renaissance : « Nos muets disputent,
argumentent et content des histoires par signes. J’en ai vus de si souples et formés à cela qu’à la vérité, il ne leur manque rien à la perfection de se savoir faire entendre» (Essais, Livre II, ch.
12). Montaigne confirme donc que les sourds s’étaient déjà regroupés en communautés bien avant le XVIe siècle.
HISTOIRE
ENTENDANTS COMMENCENT À S’OCCUPER DES SOURDS
Première période : l’éducation de la parole
A l’époque de Montaigne, des prêtres s’aperçoivent qu’une éducation des sourds est possible. (A cette époques ce sont les prêtres
qui possèdent le savoir et sont chargés de l’instruction, celle-ci réservée aux enfants des riches).?Dans les années 1500, en Espagne, un moine bénédictin Pedro Ponce de Leon (1520-1584) commence à
éduquer quelques enfants issus de la noblesse et il fait alors des présentations publiques de ses succès en la matière. Ce travail de Ponce est poursuivi par Juan Pablo Bonet (1579-1623).?En Angleterre, en 1653, John Wallis publie
un traité d’instruction des sourds et selon lui, il serait utile d’apprendre les « gestes naturels » des sourds et de s’en servir pour leur enseigner « notre langage ».?En Hollande et en Allemagne, les premiers
enseignants de sourds connus rejettent complètement les gestes naturels : les gestes ne peuvent pas être un outil valable pour exprimer la pensée humaine et ne pourront jamais en eux même former une langue.
En France Jacob Rodrigue Pereire (1715-1780), précepteur dans de riches familles d’enfants sourds, utilise l’alphabet manuel de Bonet et quelques gestes de son invention pour certaines syllabes mais
il refuse lui aussi d’utiliser les gestes naturels des sourds. Ainsi l’élève touche la gorge du professeur et essaie d’imiter à la fois les vibrations qu’il sent et l’articulation des organes qu’il voit.?Quelques
sourds ont donc été éduqués avec succès : on découvre alors qu’ils sont intelligents et qu’il peuvent apprendre un langage pour exprimer leur pensée. Mais ce langage doit être exclusivement
la langue orale des enseignants qui les éduquent. On ne conçoit pas que les sourds aient le pouvoir de communiquer autrement qu’avec le langage parlé. Car au XVIIe et au début du XVIIIe siècle, l’homme éduqué
est celui qui parle bien. Pas de parole, pas de pensée : la parole est la condition préalable à tout langage intérieur.?Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, les philosophes remettent en question les certitudes passées
dans tous les domaines notamment dans celui de la relation de la parole et de la pensée, ce qui va améliorer les choses.
Seconde période : le recours aux gestes pour enseigner le français
A partir des années 1760, Charles-Michel de l’Epée
(1712-1789) commence à s’interroger sur l’usage qu’on pourrait faire des gestes naturels des sourds. L’abbé de l’Epée, un jour a pu rencontrer dans leur maison deux jumelles sourdes-muettes et a tout de suite
été frappé par la complexité du système gestuel qu’elles employaient entre elles. A partir de ce moment, il décide d’apprendre les gestes avec elles et sa démarche montre qu’il admet que le
langage intérieur existe indépendamment de l’expression orale. Ainsi est née une grande découverte : les gestes pourraient exprimer la pensée humaine autant qu’une langue orale.? Il crée donc chez lui une
petite école et publie en 1776 son premier ouvrage : « Institution des sourds-muets » dans lequel il développe le système qu’il appelle des « signes méthodiques ».
( Academie Langue des Signes Française Paris )
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